Lors d’une rencontre entres blogueurs Camerounais, il m’a été donné l’occasion de rencontrer l’écrivain Camerounais Bienvenu Mbappe. Il m’a ainsi gratifié de son recueil de poèmes, je dirai de 02 recueils en version numérique, et j’ai pris le soins de le lire et de me faire une idée de ce dont il est question. Mon avis issue de cette première lecture est profondément subjectif, chacun peut avoir une compréhension toute aussi différente de la mienne, c’est cela la magie de la littérature en général.

Dans ce recueil de poèmes de 32 pages, à l’entame, l’auteur Camerounais Bienvenu Mbappe fait une part belle au continent Africain à travers la matérialisation des éléments qui constituent le langage Africain. L’Afrique est une terre d‘oralité, et les instruments tels que le « Balafon », le « Tam-Tam » sont des outils de langage qui parlent aux Africains dans l’ensemble et Camerounais en particulier pour véhiculer un message. Le réveil, se fait par le biais du chant du « Coq », ce n’est en rien original, ça semble plutôt normal et participe de ce que l’on appelle la culture Africaine.
Dans cet Afrique qui, à travers les lignes de l’auteur revendique sa différence, les anciens ont encore leur place. Une place de choix dans notre société. Ils sont considérés par l’auteur comme des gardiens de nos valeurs « L’ancêtre des continents/Se réveille/Sous l’arbre à palabre/Le synode sur la sagesse et/Le retour aux valeurs morales/ Es tenu par les anciens ».
Il reste tout de même lucide, face à une jeunesse qui a l’esprit tourné vers le nouveau monde ; ce monde en quête de technologies, de changements, qui peut, grâce aux anciens, gardiens de nos valeurs, apporter un vent nouveau au monde dans lequel ils vivent. Ce monde qui parfois fait peur, qui parfois change nos mœurs, notre façon de penser et de voir les choses, à tendance à vouloir nous déraciner de nos cultures, us et coutumes ; « Les jeunes se concertent/Sur le respect des mœurs/Des traditions/Et l’apport des vents nouveaux ».
Toutes les générations ont une place dans son œuvre littéraire ; à savoir, les jeunes, les anciens, ainsi que les femmes, qui constituent une part importante de la société qui est la notre en cela que « Les femmes réfléchissent/Sur le social et la contribution féminine. »
Cette valorisation du Continent Noir, et par ce truchement du Cameroun, m’a beaucoup plu. Faire comprendre aux lecteurs que notre culture, et nos valeurs doivent pouvoir être préservées. Cela participe de notre identité sans laquelle on ne peut valablement exister dans ce concert des nations. L’Afrique doit pouvoir marquer sa différence en y apportant autour de la table ce qui fait d’elle ce qu’elle est ; Car c’est ce que font les autres nations, valoriser leur culture, et parfois une culture impérialiste dont parle l’auteur dans son second poème intitulé : « Plaintes d’Afrique » quand il dit aux autres nations impérialistes « Mes fils ont bâti/Construit vos villes/Vos académies/Vos fils/Qu’ont-ils fait de moi/De mes richesses/Je vous donne tout/Que me donnez-vous en retour ».
Il est temps que l’Afrique se réveille, et comme disait un célèbre artiste, qu’elle fasse de l’oseille ; qu’elle prenne à bras le corps son destin, qu’elle affronte ainsi son histoire, ce passé très peu glorieux, pour pouvoir prétendre à un avenir certain. L’Afrique et particulièrement le Cameroun ont des jeunes capables de faire bouger les choses, Capable de réaliser des merveilleuses choses, on en voit tout le temps. Et je suis tout autant ravi que ce recueil de poèmes soit comme un éveilleur de conscience, qui nous rappelle, ô combien nous avons de la valeur de des capacités.
Au delà de quelques lignes dont sont garnis chaque poème, cela peut sembler court, mais plein de sens. Sa poésie est profonde, en parcourant les deux premiers poèmes que moi j’ai aimé, on en tire beaucoup de choses, on en apprend également si tant est que l’on est d’une nation différente de la nôtre. Il indique à souhait le parcours du continent, dont chaque pays et notamment le Cameroun peut aisément s ‘identifier.
Par ailleurs, plus que des instruments, et des valeurs propres à l’Afrique, l’auteur retient 08 points cardinaux qui issuent de la colonisation dont il fait mention dans « Charognards » n’ont de cesse de meubler sa vie. Comme dirait quelqu’un, il n’y a pas eu que du mauvais dans la colonisation ; La Foi, la croyance en un Dieu suprême et de ses valeurs à lui sont la fondation de son existence, et nous invite tous, en quelque sorte à nourrir en nous les fruits de l’Esprit à savoir : « De l’amour du prochain mon voisin/De la patience mes habitudes/De la bonté mon pain quotidien/Du pardon mon sourire éclatant/De la paix le but de ma vie/De l’égalité ma prophétie/Du bonheur mon ambition/De la liberté ma profession de foi »
Il est vrai que l’auteur s’interroge assez sur comment réagir et se comporter lorsque l’on a en face de soi celui qui a été l’objet de toutes nos souffrances. Il nous arrive en effet tous, de nous demander ce que l’on ferait si l’on avait en face de nous celui qui nous a martyrisés. Et il faut l’avouer le pardon est une chose bien difficile. Il faut accepter d’être submergé par la colère et tous ces sentiments « Obscurs » mais également pouvoir s’armer de spiritualité pour atteindre la force du pardon. Cela se cultive et cela doit être ce qui guide notre existence.
Qui parmi vous connaît la ville de « Nkongsamba » ? Avez-vous déjà entendu parler de sa diversité et de sa richesse ? Merci bien, Bienvenu Mbappe pour ce voyage en terre alors inconnu pour moi. Je l’avoue, personnellement, c’est une ville que j’ai pu visiter sommairement, et je suis tout autant surpris de sa richesse et de sa diversité. Véritable lieu pour du tourisme, on peut le dire sans en avoir honte, le Cameroun est une terre riche. Il ne suffit pas juste que de photos pour découvrir un lieu, les mots, les écrits rendent encore la découverte plus enrichissante. « Nkongsamba » est une « Déesse du Mungo/Perle du littoral/El dorado/Du rio dos Camaroes ». Comme description, peut-on faire mieux ? Je pense que l’on peut donc exactement se servir de cette description pour s’y rendre et découvrir les merveilles de cette cité : « Le mungo river continue à arroser les terres arides/Le muanenguba pleure/Le nlonako hurle/Le nkupè crie/Ville de trois collines/Réveille-toi avec tes enfants/Le muankum les appelle/Les chutes de la nlohé et d’ékom vibrent aux appels/Le pacte des trois monts est scellé » Voici ainsi décrit cette ville au paysage magnifique que l’on redécouvre et pourtant dont on entend parler au quotidien et qui bien trop souvent ne nous semble pas aussi riche que ça.
« Nkongsamba » n’est pas en reste. Le Cameroun est une terre riche, et je suis particulièrement content que l’auteur en vante les qualités. C’est agréable de découvrir ce pays qui nous a vu naître. Il connaît ses hauts et ses bas, cela arrive, parfois on veut juste ne plus y être, mais « la Voix du Griot » telle cette voix intérieur, nous dit de nous raviser et d’admirer la richesse de notre pays. De contempler sa diversité sans laquelle le Cameroun ne serait pas ce qu’il est au jour d’aujourd’hui. Vous pourrez déguster également « Col de Batié ». Avis aux amoureux de sensation forte, vous ne serez pas du tout déçus.
Je ne dirai pas que c’est un chef-d’œuvre, car il ne me revient pas de juger du qualificatif d’une œuvre, je l’ai aimé, je l’ai apprécié, et je vous fait part de mes notes de lecture. J’aime particulièrement tout ce qui est susceptible de valoriser mon pays Le Cameroun, et ce recueil de poème en fait partir. Il est réel, il parle de ce que l’on sait mais en des vers et mots plus poétiques. On ne s’y perd pas, au contraire, on retrouve cet engagement de l’auteur. Eh oui, je suis de ceux qui pensent qu’un auteur doit pouvoir être engagé, il doit pouvoir me parler de ma société. Que l’on soit d’accord ou pas, du moment où son œuvre n’est pas que belle, esthétique, cela me convient aisément. Je peux dès lors épouser ou pas son avis et donner ainsi mon point de vue.
Où trouver cette œuvre ? Euh, il me semble qu’elle est disponible en ligne, sur toutes les plateformes de ventes en ligne de livres numériques ICI
Source: Marc Ghislain, Social Media Cameroun
J’ai le plaisir d’être un des frèresd’art de Bienvenue MBAPPE et, je l’avoue: il ne vit et ne respire que « poésie ». Ses textes sont empreintes de beaucoup de douleurs et de pleurs pour le Cameroun (son Rio Dos Cameroes) qui a fait courir autrefois les navigateurs et les colons, et aujourd’hui, les industriels ! Cependant, ce beau pays pour lequel il pleur tant, reste le tabernacle de bien des maux: corruption, division, égoïsme, tribalisme et bien d’autres…
Personnellement, je reste croire en un avenir que si le réveil de conscience loin d’être collectif, est majoritaire.
Puisse nos encres remplir les plumes qui au-delà de l’amour des mots, veulent éduquer les amoureux de la lecture et la passionnés de l’éveil des conscience.
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Merci pour ce merveilleux témoignage
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